Tamara Drewe
De Stephen Frears
Grande-Bretagne / 2009 / 109’/ couleur / vostf
Avec Gemma Arterton, Tamsin Greig et Roger Allam
Le Méliès a dit
Tamara Drewe est certainement “la” comédie de l'été. A Cannes où le film était présenté hors-compétition, il a séduit les festivaliers par son humour et la juste description du cynisme et de l'hypocrisie du microcosme intellectuel anglais.
Entre quiproquos et marivaudages de star de la littérature et d'épouse trompée, de rocker en goguette et d'adolescentes désœuvrées, tous sont liés à cette fameuse Tamara Drewe, journaliste people en vogue.
Tamara revient dans son village natal où elle va semer une certaine pagaille entre ceux qui succombent à ses charmes et d'autres qui ne supportent pas son arrivisme et son caractère provocant.
Stephen Frears nous étonne toujours par ses choix de réalisations : il est l'un des rares cinéastes britanniques à pouvoir varier avec audace les genres cinématographiques, du western au drame social sans oublier les adaptations littéraires. Cette année, il a décidé de nous faire rire en adaptant fidèlement la bande-dessinée éponyme de Posy Simmonds. Mission agréablement réussie !
Que dire de plus ?
C'est effectivement un bon film : drôle (humour british un peu décalé et parfois scato of course), léger mais abordant des sujets graves (adultère, place de la femme, conformisme bourgeois, égocentrisme, ...), mise en scène agréable, scénario parfois assez inattendu, bons acteurs ... Les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment.
L'intrigue se déroule sur près d'une année, entre le retour de Tamara dans son village après le décés de sa mère et ... la fin que je ne révèlerai pas. Sachez qu'elle croise de beaux spécimens de l'espèce masculine : écrivain de polars bestsellers queutard, obséquieux, fourbe et menteur et rock star paumée et égocentrique (et aussi un chien complètement con).
Les femmes ont aussi du mal à trouver leur place, entre dévouement excessif vis à vis des hommes et jalousie vis à vis de la belle Tamara. Et on remarque bizarement qu'homme ou femme, les personnes trompées en veulent en priorité au "voleur" avant d'en vouloir au conjoint qui les a trompé. Une manière de ne pas se remettre en cause trop vite ? Bizarre les humains.
Mais n'allez pas croire qu'il s'agit d'un film girly à l'eau de rose (même si on y a été en bande de 5 nanas). C'est cynique et satyrique, et heureusement, il y a Andy qui rattrape l'espèce humaine à lui tout seul.
Ma note : 3,5 / 5