Les Chemins de la Liberté, de Peter Weir
Le Méliès a dit
Peter Weir, en Australie d'abord (Pique-Nique à Hanging Rock, 1975) et aux Etats-Unis ensuite (Witness, 1985 ; Le Cercle des Poètes Disparus, 1989 ; The Truman Show, 1998) poursuit depuis trente ans une oeuvre de grand auteur populaire et nous revient ici, pour notre plus grand plaisir, avec une fresque épique dans la meilleure tradition du genre.
Basé sur des faits réels (en 1940, l'évasion de six prisonniers du goulag faisant à pieds 10000 km à travers la Sibérie, la Mongolie, le Tibet et l'Himalaya pour rejoindre l'Inde), les Chemins de la Liberté reprend un thème cher au cinéma d'aventures : des individus réunit par des circonstances exceptionnelles se révèlent à la faveur d'un drame qui les unit.
Peter Weir y ajoute des paysages grandioses, son goût de l'énigmatique et même du fantastique qui lui ont permis de détourner les codes trop balisés du cinéma à grand spectacle.
Que dire de plus ?
La BO, les paysages et la mise en scène sont très bien, l'aventure et le dépassement de soi sont au rendez-vous, mais j'avoue avoir été déçue par ce film dont j'attendais beaucoup. Le scénario et la caractérisation des personnages sont un peu légers et/ou un peu too much.
Ce n'est pas pour défendre le stalinisme, mais j'ai trouvé la mécanique totalitaire un peu caricaturale (déposition sous la torture et camp en Sibérie). La profondeur des personnages et leur complexité y perd. Si bien qu'on ne perçoit que très légèrement la rencontre des futurs évadés et la génèse de l'aventure, sauf en ce qui concerne le personnage de Valka, seul "droit commun" de l'évasion, Mister Smith le vieil américain et Janusz le leader. Tout va très vite et j'ai eu du mal, presque jusqu'à la fin du film, à distinguer entre eux les évadés "secondaires".
Je ne sais pas si l'histoire est vraiment vraie, mais je l'ai trouvée un peu exagérée : traverser la Sibérie jusqu'au lac Baïkal sans se faire reprendre et sans mourir de faim c'était déjà pas mal, le désert c'était presque plausible, mais l'Himalaya, là c'était un peu trop. Et pour moi le film était déjà terminé. Et ce n'est pas l'épilogue sommaire et mielleux qui l'a sauvé.
Steeve Mc Queen, dans la Grande Evasion, avait mieux arrangé son coup.
Malgré ces quelques défaut, le film se laissait quand même regarder et j'ai souvent était captivée. C'est du grand spectacle pas mal, parfait pour un dimanche soir.
Ma note : 3,5/5