Gare à la dictature du bien-être (ou comment la famille Servan-Schreiber s'immisce dans mon quotidien)

Publié le par La fée Paradis

 

Alors que Anticancer (de David) et Trop Vite ! (de Jean-Louis) trônent en bonne position dans notre bibliothèque et que le curcuma occupe désormais une place de premier choix dans notre alimentation, j'ai commandé le magazine Clés pour voir ce dont il s'agissait.

Quelle-ne fut pas ma surprise de constater que cette revue, très orienté vers le développement personnel et individuel (peu de remise en question des fondements de l'ordre établi et de l'injustice sociale engendré par le capitalisme financier), est dirigé par Jean-Louis et Perla !

 

image.jpg

 

Le "slow" est à l'honneur et Perla nous livre à nouveau les secrets du curcuma !

 

Comme beaucoup de thèmes abordés dans ces livres et dans ce numéro confirment ma pensée profonde (oui, oui), je m'interroge (je n'aime pas trop l'absence de débat et les idées avec lesquelles il est difficile de ne pas être d'accord) : est-ce qu'ils surfent sur un nouvelle vague de pensée unique bobo ; ont-ils participé à la création de cette vague qui leur permet de vendre des bouquins; ou un peu des deux mon capitaine, comme à chaque fois ?

En tout cas, le fait qu'on s'y retrouvent tous (du moins les occidentaux bénéficiant d'un pouvoir d'achat et d'un temps libre suffisant pour se préoccuper de l'achat de leur bien être) me semble assez dangereux. A force de trop regarder son nombril, sa longévité et son épanouissement individuel, non seulement on enrichit ceux qui nous vendent du pseudo-bonheur et du pseudo-confort, mais surtout on oublie de se battre contre ce qui génère de la misère, de l'isolement et de l'exclusion. On participe ainsi au délitement du lien social, au repli sur soi et à l'absence de solidarité que l'on déplore.


Ce n'est évidemment pas la faute de Perla, Jean-Louis et David (je ne suis pas obligée d'acheter leurs bouquins et les magazines qu'ils dirigent), c'est à mon avis un manque de recul collectif sur la finalité de nos actes lié à un sentiment d'impuissance. Puisqu'on a l'impression de ne pouvoir agir sur le monde, on se contente d'agir sur nous et notre environnement direct.

Mais, les révolutions qui se déroulent sous nos yeux, depuis plusieurs années dans des pays dits "en développement" en Amérique du Sud et en Afrique du Nord nous montrent qu'on a aussi du pouvoir pour agir sur le monde, et pas qu'en consommant différemment !

 

(ceci dit, aujourd'hui je n'ai pas fait la Révolution : on été courir et on a mangé du poisson frais acheté hier a marché)

 

Publié dans Humeur vagabonde

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
G
<br /> <br /> Gros marketing pour ces bouquins: à qui profite le crime?  Mais bon, être fan de Servan Schreiber et ses théories sur le curcuma, ça n'a tué personne? C'est effectivement dans la<br /> mouvance actuelle du développement personnel et du bien être à tout prix. Buisness is buisness.<br /> <br /> <br /> Mais bon, faut faire gaffe... J'ai pas lu Servan-Schreiber, donc je ne peux rien en dire. Par contre, on est dans un monde de buisness et de marketing. Tout ce qui est produits bios, c'est<br /> pareil... C'est d'ailleurs un argument anti-bio. Alors a-t-on vraiment intérêt à remettre en cause ce qui n'est finalement que très marginal. Même si tu as raison, ces discours entendus sur la<br /> santé sont nombrilistes et satisfont nos besoins archaïques consuméristes: ces préoccupations sont secondaires et pouvoir se préoccuper ainsi de sa santé est un privilège. Auquel tout le monde<br /> devrait avoir accès???<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Voilà, il ne faut pas être nombriliste au point d'oublier qu'on a le luxe de pouvoir se préoccuper des soi, et oublier d'oeuvrer pourque tout le monde puisse le fire aussi !<br /> <br /> <br /> <br />