Régionales : pensées en vrac
Je ne vais pas revenir sur les résultats entendus hier sur toutes les chaines de radio mais j'ai quand même quelques remarques à propos de ce premier tour des éléctions régionales.
- Déception quant aux sujets abordés durant la campagne : quid des compétences des régions ? De leur place dans l'organisation politico-administrative française ? De la réforme des collectivités territoriales en cours ? Des modes de scrutin ? Visiblement on s'en fout alors qu'il s'agit, à mon sens de questions fondamentales pour appréhender les enjeux du développement local ...
- Le taux d'abstention est énorme. Bien qu'il s'explique par une abstention incompressible des jeunes, la déception de l'électorat de droite ou encore le manque de considération pour le vote blanc, ça me fera toujours mal au coeur. Lorsque plus de la moitié des inscrits ne s'organisent pas pour aller voter (et je ne parle même pas des non inscrits qui doivent quand même représenter un sacré pourcentage des français de plus de 18 ans), ça veut dire quelque chose. On incrimine l'offre politique mais je trouve qu'avec toutes les listes présentées on avait quand même le choix.
Et surtout, je trouve ça très dangereux d'un point de vue démocratique : si plus de la moitié des gens ne se reconnaissent pas la légitimité de leurs représentants, comment peuvent-ils juger légitimes les politiques publiques votées et mises en oeuvre ? Au delà des considérations politiciennes, je suis très attachées à la mise en oeuvre des valeurs communes et des règles qui permettent à chacun de vivre dans le respect de tous. C'est la première protection contre la loi du plus fort et la loi du plus riche. Le capitalisme a besoin d'abstension et de déçus du parlementarisme pour prospérer à sa guise !
- Ces élections sonnent aussi le grand retour du FN, comme quoi c'est dangereux de jouer à l'apprenti facho en parlant de sécurité, d'imigration et d'identité nationale. En période de crise, il y a un terreau fertile pour ce genre d'idées et c'est dommage que le gouvernement se les soit appropriées à mauvais escient. Merci Besson et Hortefeux qui ont donné des idées malsaines à un electorat qui avaient peut-être plus besoin de soutien social !
- Le Front de Gauche a pris la place du NPA et je ne vais pas m'en plaindre. Hier soir les appels à l'union (retour de la gauche plurielle qui a permis la victoire de Jospin lors des élections législative de 1997, ou du programme commun de 1981 ?) étaient manifestes. J'espère que pour le second tour, et surtout pour la suite, chacun ne voudra pas tirer la couverture à lui au seins de la gauche et au sein du PS. Je crains malheureusement le début des luttes internes pour avoir une place au soleil en 2012 dès lundi prochain ... La gauche divisée ne peut gagner une election présidentielle, dans le contexte bipartiste de la 5° République, surtout lorsque celle-ci est directement suivie d'élections législatives.
- A part en Aquitaine où Jean-Lassalle sera présent au second tour, le Modem pourra-t-il maintenir sa stratégie de centre gauche écolo ? Repoussé par la gauche et victime des appels de la droite, ces élections montrent aussi que le bibartisme a de beaux jours devant lui. les français aiment les étiquettes. Et du coup plus personne ne parle de réforme des collectivités territoriales et de 6° République.
Ah que tout ceci est passionnant ! Vivement la soirée électorale de dimanche prochain !