V pour Vendetta
De Alan Moore et David Lloyd
Série en 5 tomes publiée de 1989 à 1990
Edition intégrale, Delcourt, janvier 1999
Quatrième de couverture
Angleterre, fin du XX° siècle. La verte Albion est aux mains du facsisme. Le "Système", appareil d'état omniprésent, surveille tout et tous.
Dans cet enfer où la repression brutale et les humiliations individuelles sont monnaie courante, chacun s'est résigné à son sort. Personne n'ose plus se battre contre le Système.
Personne ... Sauf V. Mais qui est V ? Un idéaliste qui veut rallumer l'espoir au coeur d'un monde trop noir ? Un tragédien mégalomane emporté par sa passion pour Shakespear ? Un bouffon qui souhaite rire aux dépends de l'ordre établi ? Un anarchiste aux idées révolutionnaires dépassées ? Un terroriste fanatique qui ne reculera devant rien pour abattre le gouvernement ? Ou simplement un fou ?
Et si V était simplement synonyme de vengeance ? V ... pour Vendetta !
Que dire de plus ?
Après la troisième guerre mondiale, une guerre nucléaire, le monde est réduit en cendres et ce qu'il en reste est aux mains des facistes. Cette BD complexe, aussi politique que psychologique, imagine une fin du monde mad-maxienne. Entre totalitarisme, racisme, intrigues politiciennes aux plus hauts sommets de l'Etat, paupérisation et atomisation des individus, dictature et violence policière, expériences scientifiques inhumaines, de camps de concentrations et de marché noir, V se bat avec les moyens dont il dispose. De victime il devient bourreau, toujours de manière théâtrale.
C'est son histoire mais aussi celle d'Evey son disciple et amour dont il s'agit. Leur action dure et violente permetta-t-elle le changement politique annoncé ? L'histoire ne le dit pas. Mais ce manifeste pour une anarchie respectueuse et humaniste réveille les consciences endormies par l'abus de sarkozysme et donne envie de prendre en main son destin.
Les dessins sont sombres et complexes et il faut se concentrer pour suivre l'évolution des nombreux personnages et des dialogues. Tout va très vite, pas trop le temps de digérer. Mais je pense que c'est un chef d'oeuvre du genre tant les thèmes abordés sont nombreux, riches et passionnants (totalitarisme, folie, féminisme, science, humanité).
Ma note : 18 /20