Un monde pour soi : une autre campagne est possible

Publié le par La fée Paradis

 

 

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Je ne résiste pas à l'envie de recopier le peti article de Télérama n°3172 du 30 octobre au 5 novembre 2010, dans la rubrique Contre-pied, une autre façon de voir (p.10) :

 

Une autre campagne est possible

 

Un lotissement sous le soleil. Un méchant portail qui se referme. Une pelle mécanique qui griffe le sol. Où sommes-nous ? Dans la Vienne ou dans les Cévènnes ? C'est la France d'aujourd'hui, où le respect des paysages disparaît en même temps que le lien social.

 

Le DVD documentaire Un monde pour soi est un cri de colère contre ce gâchis. Signé Yann Sinic, il frappe par la beauté de son texte et la lenteur de ses images. Mais il est aussi un outil pédagogique : des élus et des aménageurs y montrent qu'ont peut faire de l'urbanisme intelligent à la campagne. Plus qu'une histoire de maisns bien alignées,c'est une question de vivre-ensemble.

 

Il faut écouter Guilhem Dardé, ancien maire d'Octron, dans l'Hérault, plaider pour la création de lieux de rencontre. Ou Henri Stoli, maire de Kaysersberg, en Alsace, expliquer comment il a rendu l'espace aux piétons. Et la liberté aux pissenlits.

 

"Ce film, je vais men servir aux réunions de conseil municipal", annonce Olivier Thiébaut, à l'origine du projet. Chargé de mission "urbanisme et paysage" dans le Parc naturel régional du Morvan, il organise aussi des projections-débats. Elus, promoteurs, citoyens, tout le monde est concerné. "Le problème est aussi important que celui de la pollution et de la biodiversité", écrit Nathalie Combe, la scénariste. Si Un monde pour soi ne parvient pas à faire évoluer les mentalités, qui y parviendra ?

Xavier de Jarcy

 

 

 

 

 

 

Je vous l'accorde, la lenteur des extraits fait un peu fin du monde et appocalypse. Mais elle n'est pas belle cette image d'extension pavillonnaire ? ça ne vous fait pas rêver ? Non ? Ben il faut croire que si, vu les projets de non urbanisme qui voient quotidiennement le jour, sous couvert de réponse aux aspirations des français à leur maison individuelle de type Francelot.

 

Je n'ai pas vu ce documentaire que je compte bien me procurer un de ces quatre, mais l'article de Télérama m'a interpellé. Ce saccage de paysage et de lien social n'émeut personne. A croire que les gens aspirent au lotissement périurbain en raquette, à 15 km du premier service, et qu'ils aiment faire des kilomètres en voiture, entre la maison, le boulot, l'école, l'hypermarché, le gymnase et le multiplexe ! Pas étonnant qu'ils passent leur vie devant la télé, qu'ils ne sortent jamais et qu'ils consomment des antidépresseurs.

 

Heureusement, j'ai l'impression que c'est en train de changer, que les gens aspirent à plus de rencontre et de partage. Ce genre de films devraient être diffusé en prime time sur toutes les chaines de télé et dans tous les mégas CGR de France et de Navarre pour que chacun se saisisse du lien entre urbanisme et mode de vie et le fasse savoir.

 

S'il n'y avait pas que les propriétaires fonciers et immobiliers qui se déplaçaient dans les réunions et enquêtes publiques lors de l'élaboration de documents d'urbanisme et de montage d'opérations, leurs intérêts financiers à court terme perdraient de l'importance aux yeux des élus. Ils seraient plus facile de promouvoir des aménagements humains et durables, des lieux de rencontre et de convivialité, des nouvelles manières d'habiter.

 

Je le disais récemment à propos de l'expo photos ( Des espoirs indicibles, jeunes photographes russes au Château d'Eau ), l'urbanisme n'est pas un acte purement technique. Les questions d'aménagement du territoire, de l'échelle la plus vaste à la plus réduite, sont l'affaire de tous. C'est ce qui nous permettra de changer le cap de la France moche ( Comment la France est devenue moche ? ).

 

Et là, c'est urgent : il ne faut pas laisser une bande de magouilleurs mâles de plus de 50 ans aux comportements de droite (portrait statistique de l'élu, du propriétaire foncier, du banquier, de l'investisseur et du décideur en général) nous dicter la manière dont il faut vivre. Ils ont déjà fait assez de mal comme ça.

 

Mon monde à moi ?

Un accès illimité aux cinémas art et essai, à la culture et aux AMAP dans un centre ville à taille humaine où tout le monde circulerait en vélo, irait boire des coups le soir et aurait un abonnement à la médiathèque. Les gens prendraient le train le week-end pour se rende visite les uns aux autres et pour accéder aux loisirs (montagne, plage, ...), les jardins et potagers seraient collectifs pour permettre aux habitants et aux usagers de se rencontrer. D'ailleurs, hormis les agriculteurs bio, tout le monde vivrait dans des maisons de ville et des appartements en suivant un parcours résidentiel adapté aux besoins des uns et des autres. Evidemment, on travaillerait tous en autogestion dans des SCOP, et personne n'aurait de stratégie patrimoniale prédatrice puisqu'on serait assuré de ne jamais manquer de rien, dans une gouvernance politico-administrative autogérée. La subsidiarité et la co-décision seraient de rigueur à toutes les échelles territorales.

C'est beau de rêver.

 

Lien vers le site Internet du documentaire (infos projections, sélections dans lesfestivals, bande-annonce ...) : link

Publié dans Urbanisme

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Commenter cet article
N
<br /> <br /> Je vais voir ce site tout de suite!<br /> <br /> <br /> Ce n'est pas que les français aiment particulièrement ce type de quartier et d'habitation (encore que certains si) mais le prix de l'immobilier est exhorbitant! On a beau le savoir c'est quand on<br /> a le nez dedans qu'on se fait peur. On est entrain de vouloir "accéder à la propriété" et nos rêves de réhabilitation de vieille maison en pierres s'éloignent de nous. Plus de 100 000€ pour une<br /> ruine avec la terre battue en guise de sol et plus de toit, au secours! Imagine le total de la facture avec les travaux...<br /> <br /> <br /> Alors on en est certes pas au stade de se dire qu'on va finir en pavillon de lotissement mais ça fout déjà bien les boules. C'est l'offre et la demande. Accéder à la propriété est cher<br /> donc les gens se rabattent sur ces merdes. Ces merdes sont demandées donc on continue de raser les campagnes...<br /> <br /> <br /> Le serpent qui se mord la queue. C'est triste...<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> C'est hallucinant les prix du foncier et de l'immobilier, surtout si on est un peu exigeants.<br /> <br /> <br /> <br />