Titine à Charleroi
Titine (diminutif de Martine) vit en Belgique, et même en Wallonie, mais c'est l'anti-Tintin de Hergé (et l'anti Martine à la plage) : elle est trash, grosse, sale, alcoolo, fumeuse, ne mange pas 5 fruits et légumes par jour, ne travaille pas, ne fait pas de footing, change très souvent de partenaire et en a même plusieurs en même temps, ... Pas quelqu'un de très fréquentable. Elle est un peu à la BD ce que sont les personnages de La merditude des choses au cinéma.
Elle passe son temps en jogging rose moulant entre son lit, le supermarché qu'on devine hyper discount et le Raclot, le troquet du coin, où elle fête son RMI ou ses victoires au flipper tous les soirs en compagnie de potes et d'amants qui ont adopté le même mode de vie. Elle élève son petit frère de 13 ans depuis que leurs parents sont décédés dans une fête de la bière. Ce dernier est scolarisé dans un établissement spécialisé, quand il y va, et mange du nutella et du pâté de lisier de porc. Les deux sont obèses et plutôt satisfaits de leur sort.
Pleine de ressources et même de morale, ce n'est pas Titine qui va courir après les formations qui ne servent à rien de l'ANPE belge, il ne faut pas la prendre pour une conne. Mais elle est parfois confrontée au monde des autres, celui de la mairie, de l'école de son frère, du travail ou des organismes de formation. Pas plus relisant que son monde à elle.
C'est un reccueil de gags de deux ou trois pages parus dans Fluide Glacial il y a quelques années (il faudrait que je prenne l'habitude de lire cette revue). L'auteur, Lindingre, est un compagnon de route de feu Siné Hebdo et a soutenu Didier Porte contre Philippe Val et Jean-Luc Hess. Cette BD est satyrique, trash, complètement politiquement incorrecte et totalement désaseptisée, ça change. Je lirai dès que possible le reste de la série intitulé Titine au Bistrot et composée de 3 tomes et de 2 hors série.
Ma note : 17/20