Pauvres Zhéros, de Pierre Pelot et Baru
Présentation de l'éditeur
C'était dans les années 80. Un jour de la fin du mois de juin, Pierre Pelot rend visite à son épouse et à son fils né de la veille, dans une chambre de la maternité du village voisin. La maternité faisait partie d'un complexe groupant un hôpital de vieillards, une sorte d'asile, et un orphelinat.
Les appels venus du dehors parvenaient jusqu'à la chambre. Ils montaient du cachot sous la chapelle de l'établissement. Un soupirail. Une fenêtre au ras du sil et les deux mains d'un enfant agrippées aux barreaux, la tache pâle d'un visage, dans le sombre... " S'il vous plaît, m'sieu, faites-moi sortir... " Une litanie lancée en rafales vers cette fenêtre de al chambre d'où Pelot regardait l'été s'approcher...
En rentrant, il a commencé d'écrire pauvres zhéros. A la hache.
Que dire de plus ?
C'est Nelfe qui m'avait donné envie de lire cette BD (link), et je n'ai pas été déçue.
Encore une fois Baru est juste dans ses dessins de révolte contre l'ordre établi ( L'Enragé, de Baru ) et des relations humaines parfois tendres et souvent cruelles, violentes et conflictuelles (Les années Spoutnik ). Il faut dire que le scénario de Pierre Pelot a vraiment été taillé à la hache, sans concession, ni complaisance.
Entre cruauté, mépris des plus faibles et des malades, laideur du cadre de vie et mise en lumière des mesquineries humaines, tout le monde en prend pour son grade : les élus véreux, la presse locale corrompue, les curés pédophiles, les flics, les directeurs cruels et complaisants et les français moyens qui finalement se satisfont de situations merdiques qui animent leur quotidien de grisaille. Ce sont toujours le plus faibles qui trinquent : les enfants, les miséreux, les alcolos et les fous.
Cette BD montre le cercle vicieux de la misère, dans un contexte local violent et méprisant. ça ne se termine pas bien, mais il ne fallait pas le chercher.
Ma note : 16,75 / 20