Où va la nuit, de Martin Provost
J'avais dit que j'en reparlerai.
Après "Séraphine" qui m'avait bouleversé il y a quelques années, le team Martin Povost -Yolande Moreau remet ça, toujours au nord de Senlis. Entre temps j'avais vu le realisateur en chair et en os au Le marathon des mots Toulouse-Alexandrie-Le Caire en 2009. Charles Berling lisait des extraits de "Léger, humain, pardonnable", récit autobiographique, dans le cloître de la cathédrale des Jacobins en présence de l'auteur (et de Christine Albanel dans le public) ... Un moment de grâce. D'ailleurs c'est quand cette année le Marathon des Mots ?
Je ne présente plus Yolande Moreau (Louise-Michel , Mammuth , Micmacs à tire-larigot ....). On a aussi apperçu, toujours dans un second (voire un troisième ou quatrième rôle) et c'est dommage, Valentin Dhaenens, le Gunther Strobbe adulte de La merditude des choses .
Les autres acteurs du film, et en particulier les "jeunes", ne jouaient pas très bien. C'est dommage car ça a apporté un peu de lourdeur et de manque de fluidité au film, heureusement rattrapé par la finesse du scénario, de mise en scène et du jeu de Yolande Moreau.
Au delà du thème de la violence conjuguale, je trouve que "Ou va la nuit?" traite avant tout du manque de communication entre des êtres proches qui conduit incidieusementà l'incompréhension puis à la haine. On apprend au cours du film que la tragédie familiale trouve son origine dans un accident qui n'a jamais été verbalisé. S'en suivent des débordements injustifiables conduisant au drame (tout aussi peu justifiable). Pourtant, pas de pathos ni de fausse sensiblerie. Tout est exprimé en finesse, avec beaucoup d'humanité.
C'est aussi une sorte de thriller puisqu'on suit l'enquête de la police et des journalistes ainsi que la fuite de la coupable pour laquelle on ne peut qu'éprouver de l'empathie.
En plus, les images de Bruxelles montrées dans ce film sont belles, lumineuses et attractives, ça me donne envie d'y faire un tour.
Ma note : 3,75/5