Noir Désert, de Marc Ruscart
C'est dans le cadre d'une opération Masse Critique organisée par Babélio que j'ai reçu ce livre, ce qui m'a encore permis de découvrir un nouvel auteur et une nouvelle collection.
Présentation de l'éditeur (Rivages / Noirs)
Le Turkménistan, c'est le pays d'Ubu Roi. Son dictateur emblématique, Saparmourad Niazov, avait su transformer cette petite république soviétique d'Asie Centrale en décor de science-fiction. Un culte de la personnalité à faire rougir Staline. Un goût du secret à ridiculiser la Corée du Nord. Les poèmes du chef à apprendre par coeur, sans modération. Des bâtiments pharaoniques en marbre, livrés par des Français entreprenants. Une police fiable, efficace. Et du gaz naturel pour financer tout ça.
Les Occidentaux aiment le Turkménistan : ses hydrocarbures, sa stabilité, sa position géographique, sa corruption, son pouvoir bien disposé envers les multinationales...
Dans un pays pareil, lorsqu'il se produit un crime un peu embarrassant pour les autorités, mieux vaut mener l'enquête avec prudence. Qui pour cela de plus qualifié que le commissaire Le Floch, avec sa longue expérience des bizarreries post-soviétiques ?
Que dire de plus ?
Si jamais j'avais eu envie d'un road-trek-trip un peu extrême au Turkménistan avant de lire ce livre (je sais pas moi, pour faire du base jump ou de l'escalade à 1000 mètre sans assurance ... Comme dans le documentaire montagne vu au festival de Pau) (je suis coutumière de ce genre d'idées mais je finis toujours dans les Pyrénées, cheminant sur un parcours bien balisé avec une dénivelée modérée), j'aurais été découragée dans mes ardeurs. A la lecture de ce roman, non seulement le climat est horriblement chaud et malsain, mais l'architecture est affreus, les services de renseignement traînent leurs oreilles partout et en matière de grands espaces, il faut aimer les déserts arides .... brrrrrrrrrrr.
Mais sinon, j'ai bien aimé ce roman d'espions caricaturant volontairement les caractéristiques du genre : atmosphère de thriller dans un environnement hostile (climat et dictature extrêmes), personnages excessifs (du tueur psychopate aux agents secrets en passant par les mafieux, les apparatchiks, les mata haris, les femmes vénales et un ambassadeur désabusé, mais je n'en dit pas plus), enjeux financiers énormes liés aux hydrocarbures et lutte d'influence entre grandes puissances.
C'est la suite d'un autre roman mettant également en scène le commissaire Le Floch, "L'homme qui a vu l'ours" que je n'ai pas lu. Mais, s'il est parfois un peu difficile de suivre les péripéties, pas besoin d'avoir lu le précédent pour comprendre l'intrigue. Les enjeux sont complexes mais les personnages bien cadrés et correspondant parfaitement à leur rôle, ce qui facilitent la compréhension.
Du Monocle à OSS117, j'aime beaucoup les parodies d'espionnage, à l'écran ou sur papier, j'ai donc pris plaisir à lire ce livre, l'histoire se dessinait comme une BD dans ma tête. Par contre, je pense qu'il faut aimer le genre au préalable.