Le western (2) / ... Et pour quelques dollars de plus (1966)
Rappel :
Le Western (1) / La flèche brisée (1950)
Ce que j'ai retenu du cours
J'avais une guest star pour ce deuxième volet du cours consacré au western : Pépé en personne ! C'était son batème du feu amapien et cinéphile, et il n'a pas été déçu. D'autant plus que Clint Eastwood a occupé une grande place dans notre soirée.
Tout a commencé par la fin du cours sur le western américain, qu'on a en partie raté puisqu'on était à l'AMAP. Mais on est arrivés à temps pour le début de l'exposé sur le western européen. On a rejoint Anne-Laure et Dudule.
Extraits western américain :
Comme on est arrivé en retard, je ne peux rien dire du début du cours et du premier extrait diffusé.
- Rio Bravo de Howard Hawks en 1959, avec John Wayne, Dean Martin, Ricky Nelson ...
Ah Geoges, Dino et la ville de George au Texas !!!! Quel film mythique pour tous les amateurs de La classe américaine .
Howard Hawks est un intellectuel qui fait des films d'action. Il développe le thème de la rivalité entre deux hommes, deux femmes ou un homme et une femme (la femme est l'égale de l'homme dans ses films). L'amitié surgit de l'affrontement d'un danger commun.
Rio Bravo correspond à la mort du déclin du western (mouvement cinématographique court, comme tous les autres mouvements). Le thème : la déchéance d'un homme dans l'alcoolisme et sa remontée (Dean Martin dans son seul bon rôle au cinéma). Il s'agit d'un scénario classique de western où le thème de la remontée morale apparait en filigrane, sinon il ne s'agirait pas d'un western (cqfd).
La première scène du film qui a été montrée est d'une rare subtilité : on comprend tout en peu de gestes et sans parole.
- Coups de feu dans la Sierra de Sam Pekimpah en 1961, avec Randolph Scott, Joel McCrea, Mariette Hartley ...
Pekimpah est un cinéaste marginal par rapport à Hollywood et aux festivals. Ses films sont violents et desepérés.
Par ce film, il sonne le glas du western classique : tous les ingrédients y sont réunis, les thèmes sont épuisés. Les deux héros sont des stars sur le retour et sont âgés (rare puisqu'en général il s'agit d'un homme âgé et d'un jeune homme) et la présence de la foret donne un côté crepusculaire au film. L'âge des deux héros suggère la démystification, de même que l'absence d'histoire d'amour avec une jeune femme.
L'extrait fait référence aux côtés pénibles de l'âge (jambes lourdes, essouflement ...).
La fin du genre ne signifie la fin du tournage de western aux Etats-Unis, mais la fin des chefs d'oeuvre (sauf Danse avec les loups de Kevin Costner en 1990).
Le western européen :
Des westerns ont été tournés en Allemagne avec l'acteur français Pierre Brice : Winnetou 1, 2 et 3 de Harald Reinl entre 1963 et 1965. Les scénarios n'étaient pas originaux par rapport au western américain.
Un film isolé a aussi été turné en Grande-Bretagne en 1961 : Le Cavalier Noir de Roy Ward Baker. La mise en scène était banale.
En 1964, Sergio Leone qui avait réalisé quelques peplums, décide de tourner un western en Italie. Il se fait appeler Bob Robertson afin de pouvoir faire produire son film par Lee Marvin tant l'idée paraissait saugrenue. Lee Van Cliff dont la carrière dans le western américain s'essoufflait accepte un rôle, tout comme le débutant Clint Eastwood .... C'est comme ça que Pour une poignée de dollars voit le jour !
Le genre est qualifié de "western spaghetti" de manière méprisante par Hollywood (mépris qui a mis du temps à être vaincu) mais ce film rencontre un grand succès auprès du public en France et en Italie. Il permet de redécouvrir ou de découvrir de grands acteurs : Clint Eastwood, Klaus Kinski, Charles Bronson, Gian Maria Volonte, Henry Fonda, Terence Hill ...
Il s'agit d'un mouvement très court : de 1964 à 1969. Le genre s'essoufle dès le début des années 1970 malgré quelques chefs d'oeuvre.
Les caractristiques du genre :
- Influence littéraire et culturelle forte mais cachée (Pour une poignée de dollars est influencé par le japonais Kurosawa)
- Exagération : entre le 1° et le 2° degré, et le spectateur n'en est pas dupe
- Pauvreté des scénarios mais forte caractérisation des personnages
- Individualisme (justicier solitaire)
- Sadisme, cruauté (caractéristique présente dans tout le cinéma italien : Visconti, Pasolini ...)
- Absence des amours traditionnelles au profit de l'érotisme et de la vénalité (pas de bon sentiment comme dans le western humaniste libéral étasunien)
- Le personnage principal sème la zizanie, en tire parti et puis s'en va (individualisme)
- Pas de soucis de vraisemblance
- Paysage peu mis en valeur
- Mutisme
- Vent qui souffle fort pour céer un sentiment d'angoisse dont le spectateur n'est pas dupe (exagération)
- Un univers proche de celui de la BD dont Lucky Luke dont Lucky Luke pourrait faire partie
- Des scènes portées par la musique (et non accompagnées) avec les fameux thèmes d'Ennio Morricone
Les titres importants ne sont pas nombreux :
- La trilogie Pour une poignée de dollars (1964), ... Et pour quelques dollars de plus (1965) et Le Bon, La Brute et le Truand (1966) de Sergio Leone
- Django de Sergio Corbucci en 1966 avec Franco Nero, José Boldalo, Loredana Nusciak ...
Ce film est l'achetype du western italien. Un extrait a été présenté.
Le réalisateur est même sollicié par Johnny Halliday pour jouer dans Le spécialiste en 1969 (extrait), mais ce n'est pas un très bon film : pas assez exagéré dans l'exagération, tout comme Le Grand Silence avec Jean-Louis Traintignant en 1968.
- Requiescant de Carlo Lizani en 1967 (Pasolini y apparaissait en tant qu'acteur).
- Il était une fois ans l'ouest de Sergio Leone en 1968 avec Claudia Cardinal, Henry Fonda , Charles Bronson ...
Dans ce film, Sergio Leone hisse le western à la dimention de l'opéra : la mort y est montrée de face. La démeusure est mise en scène de manière démeusurée pour être vraisemblable (et ne pas tomber dans le nanar, ndlr). Le style est hiératique (figé, immobile, solennel selon le dictionnaire de l'Internaute).
- On l'appelle Trinita de Enzo Barboni en 1970
- Le genre s'essouffle à cette période mais donne naissance à un dernier chef d'oeuvre en 1973 : Mon nom est Personne de Toninio Valerii avec Terence Hill, Henry Fonda, Jean Martin ...
Ce film réalisé par l'ancien assistant de Sergio Leone marque le crépuscule du genre qui s'auto parodie et s'auto cite, et cite même le western étasunien : on voit la tombe de Sam Pekinpah dans l'extrait diffusé et il met en scène des vedettes du western US.
Petite déception : pas de poulet yassa à la pause. Mais comme les cours reprendront le mardi soir à partr du mois de mars, ça a été vite oublié ! Je pourrai à nouveau arriver à l'heure.
... Et pour quelques dollars de plus

De Sergio Leone
PER QUALCHE DOLLARI DI PIU
Italie / 1966 / 130' / couleur / vostf
Avec Clint Eastwood, Lee Van Cleef, Gian Maria Volonte, Klaus Kinsky
Le Mélies a dit
Que dire de plus ?
Enormissime ! Outre les caractéristiques du western italien évoquées plus haut, tous est réuni pour adorer ce film !!! La classe des hasseurs de prime, l'humour, la musique d'Ennio Morricone, les retournemets de situation, ... Le tout sur grand écran, on est tous sortis de là méga fans (et c'est rare) !!!
Pour preuve, on a écouté Ennio Morricone en boucle sur Deezer hier soir chez la Mum et on est allé à la médiathèque emprunter Le Bon, La Brute et le Truand. Le visionnage est projeté demain si on survit aux vents violents qui sévissent actuellement dans le Béarn.
Pour preuve de mon enthousiasme, voici une petite playlist :