Le Guépard

Publié le par La fée Paradis

 

Le Guépard

 

Giuseppe Tomasi di Lampedusa

1957


Quatrième de couverture

 

 

En 1860, une aristocratie décadente et appauvrie, sourde aux bouleversements du monde, règne encore sur la Sicile. Mais le débarquement des troupes de Garibaldi amorce le renversement d'un ordre social séculaire. Conscient de la menace qui pèse sur les siens, le prince de Salina se résigne à accepter l'union de son neveu Tancrède avec la belle Angélique, fille d'un parvenu. Ultime concession qui signe la défaite du Guépard, le blason des Salina...

 

Le prince sicilien Giuseppe Tomasi Di Lampedusa (1896-1957) mourut juste après avoir écrit Le Guépard, son unique roman. L'adaptation cinématographique de Visconti, avec Alain Delon et Claudia Cardinale, a obtenu la Palme d'or à Cannes en 1963.

 

 

Que dire de plus ?

 

 

Depuis le cours de ciné sur Visconti en décembre dernier, je souhaitais lire ce roman, l'un des plus grand du 20° siècle selon Louis Aragon (ça fait toujours un peu peur ce genre de considérations) (Rappels : Du néo-réalisme de Visconti à "Rocco et ses frères" (1943-1960) / Les Nuits Blanches (1957) et Le "viscontisme" de Senso à l'Innocent (1954-1976) / Senso (1954) ). Je me suis donc dit que ce serait une lecture idéale dans l'ambiance du voyage en Italie du Sud (j'avais déjà lu Le Soleil des Scorta de Laurent Gaudé, ce qui m'avait d'ailleurs donné envie d'aller un jour dans les Pouilles) et c'est devenu mon troisième livre des vacances.


Ce roman est une grande fresque passionnante illustrant la fin d'un monde, l'aveuglement de la plupart des protagonistes face à de grands bouleversements et la fin des illusions des plus perspicaces. Les sentiments humains y sont décrit avec finesse et empathie, les plus nobles et les plus mesquins (la majorité d'entre eux en fait). 

 

J'ai retrouvé les extraits du film de Visconti vus à l'occasion des cours de cinéma : le fameux bal synonyme du pacte entre la bourgeoisie foncière et l'aristocratie en Sicile et en Italie, et le voyage de la famille Salina et de Tancredi vers Donnafunga où ils rencontreront Angelica et Don Calogero. 

 

Le livre décrit la manière dont les acteurs ont perçu le passage de la féodalité au capitalisme (et on est loin du plébiscite affiché) mais ce n'est pas là l'essentiel il me semble. Il s'agit peut-être plus de l'aveuglement des hommes face aux changements en général. Ceux-ci vont bien trop vite pour l'esprit humain alors que ce dernier croit tout maitriser et élabore des stratégies.

 

S'il ne se passe finalement pas grand chose dans ce roman en terme de faits et d'intrigue, je n'en ai pas moins été captivée par la justesse et l'humanité de ce qui est analysé. La post face est rédigé par le fils adoptif de l'auteur et éclaire beaucoup la compréhension de l'ouvrage et du contexte de son écriture. A ne surtout pas zapper, donc.

 

Di Lampedusa s'inspire de personnages ayant réellement existés dans sa famille et son entourage, même s'il avoue les avoir fait plus intelligents qu'ils ne l'étaient en réalité. Car c'est vrai qu'entre le Guépard (le prince de Salina), Don Calogero, le Pere Pirrone et Tancredi, on a affaire à des hommes avisés, conscients des tenants et aboutissants du monde qui les entoure et presque devins ... C'est rare, y compris de nos jours.

 

Je tenterai même une interprétation contemporaine : l'aveuglement de nos dirigeants et de leurs conseillers face à la catastrophe écologique, économique et sociale qui guette l'homme, alors qu'ils pensent sérieusement tout maitriser ...  A pituler !

 

 

Publié dans Livres

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