Le Concert
Radu Mihaileanu
France 2009 2h VOSTF
avec Aleksei Guskov, Dimitry Nazarov, Mélanie Laurent, François Berléand, Miou Miou...
Scénario de Radu Mihaileanu et Matthew Robbins. (la plupart du temps en français)
Utopia a dit
À l’époque de Brejnev, Andrei Filipov était le plus grand chef d’orchestre d’Union soviétique et dirigeait le célèbre Orchestre du Bolchoï. Mais après avoir refusé de se séparer de ses musiciens juifs, dont son meilleur ami Sacha, il a été licencié en pleine gloire. Trente ans plus tard, il travaille toujours au Bolchoï mais… comme homme de ménage.
Un soir, alors qu’Andrei est resté très tard pour astiquer le bureau du maître des lieux, il tombe sur un fax adressé au directeur : il s’agit d’une invitation du Théâtre du Châtelet conviant l’orchestre du Bolchoï à venir jouer à Paris… Soudain, Andrei a une idée de folie : pourquoi ne pas réunir ses anciens camarades musiciens, qui vivent aujourd’hui de petits boulots, et les emmener à Paris, après tout il n’y a pas si longtemps c’étaient eux le Bolchoï ? L’occasion tant attendue de prendre enfin leur revanche…
Plus de quatre ans après Va, vis et deviens, joli succès public et critique de 2005, le cinéaste Radu Mihaileanu nous revient dans un registre inattendu : la comédie. En racontant le récit improbable d’un Bolchoï de fortune parvenant à se rendre en France pour donner un ultime concert au Théâtre du Châtelet, le cinéaste nous fait le récit d’une supercherie qui sera l’accomplissement de toute une vie mais également la renaissance d’une jeune femme violoniste...
D’un sujet en or, Radu Mihaileanu tire un film un peu bancal avec quelques petits défauts qui en agaceront certains. Mais, car il y a évidemment un mais, le film regorge aussi de qualités, celles de son auteur : enthousiasme, sincérité… Ici, l’énorme est au service du burlesque, les clichés sont assumés et la caricature n’empêche ni la grâce ni l’émotion de percer dans un final miraculeux et bouleversant : le concert. Deux cuivres en retard, une douzaine de fausses notes qui font douter un Châtelet plein à craquer, une Mélanie Laurent apeurée, déstabilisée par cet orchestre de fortune qui cache un talent indéniable et enfin l’harmonie… parfaite.
Le concerto pour violon de Tchaikovski, Op.35 s’élève, le dialogue entre les instruments nous submerge, le cinéaste ouvre les yeux sur ses comédiens et sur la force de son sujet, la musique est transcendée, sublimée, le morceau nous prend aux tripes et déballe en vingt minutes un concentré de sentiments contraires qui mêlent joie, tristesse, compassion, peur. Le chef d’orchestre nous dirige à la baguette, Mihaileanu nous bouleverse…
La salle était comble samedi soir à Utopia Tournefeuille. Et on a passé un très bon moment. J'ai ri et j'ai pleuré. La Russie est décrite de manière tragi-comique et le russes font preuve de grandes capacités d'adaptation à Paris !
C'est une belle histoire. Effectivement le scénario n'est pas très complexe mais je pense que ce n'est pas nécessaire. A l'exception de Mélanie Laurent, peut-être un peu trop dure et rigde pour ce rôle (mais je ne l'aime pas trop, mon avis est subjectif), les acteurs s'en sortent très bien. Yvan et Momo les vieux cocos sont excellents et François Berléand vraiment drôle.
Ma note : 3,5/5