L'exercice de l'Etat, de Pierre Schoeller
Quel film passionnant ! C'est une véritable plongée au coeur de l'action et de la communication gouvernementale mais aussi partisane à travers l'ascension semée d'embuches d'un ministre des transports promus après avoir retourné sa veste, fait des coups de pute et s'être investi à fond 24h sur 24 7 jours sur 7.
Malgré les angoisses soignées à coup de médocs et une grande solitude parfois noyée dans l'alcool, toujours accompagné de son staff de techniciens et communicants de haut niveau, le ministre se démène au sein d'un gouvernement et d'un parti de requins.
On ne sait pas vraiment s'ils sont de droite dure ou de gauche molle (pour reprendre la terminologie en vogue) mais ce sont les réponses libérales qui prennent le dessus pour faire face à la "crise de la dette", (très) loin de la réalité des gens normaux (incarnés ici par le stagiaire chômeur de longue durée et ses proches).
Le dir cab formidablement interprété par Michel Blanc, tout aussi investi que son boss, occupe une place centrale et fait preuve d'un calme et d'une maitrise de soi admirables, image d'épinal du service public qui se délite.
Bertrand Saint-Jean (Olivier Gourmet magistral) a eu plusieurs fois l'occasion de dire non et d'arrêter la machine mais, pris dans la spirale infernale, il apparait peu à peu comme un parfait connard prêt à tout pour garder son poste et s'inscrire de manière pérenne dans le jeu politique. C'est d'ailleurs, petit à petit, sa seule raison de vivre. Il a de plus en plus de pouvoir mais il apparait de moins en moins libre.
A voir absolument !
Ma note : 4,25/5