Gainsbourg (vie héroïque)
De Johann Sfar
Avec Eric Elmosnino, Lucy Gordon, Laétitia Casta, ...
France, 2010, 130'
Allociné a dit
La vie de Gainsbourg, du jeune Lucien Ginsburg dans le Paris occupé des années 1940, jusqu'au poète, compositeur et chanteur célébré dans le monde entier.
Le film explore son itinéraire artistique, du jeune homme épris de peinture à la consécration de sa musique dont l'avant-gardisme en a fait une véritable icône de la culture française. Mais aussi la complexité de sa vie adulte à travers ses amours tumultueuses.
Que dire de plus ?
C'est un film très particulier à propos duquel j'ai beaucoup de mal à me prononcer.
Déjà, je ne suis plus très fan de Johann Sfar : si j'ai adoré Le Chat du Rabbin et ses Carnets publiés à l'Association il y a quelques années, je me suis vite lassée de cet espèce de torbillon brouillon sans fin. J'ai été particulièrement déçue par Klezmer dont j'attendais beaucoup. Et comme vous le savez j'ai du mal avec les modes, or après Riad Satouf (le grand pote de Sfar) et Les Beaux Gosses, voici venu le temps des auteurs de BD réalisateurs de cinéma. Voilà pouquoi je ne me suis pas précipitée voir ce film lors de sa sortie en salles.
Comme je n'étais pas dans les meilleures dispositions, j'ai eu du mal à rentrer dans le film : la trop grande place des dessins de Johann Sfar au début, certainement. Et il faut dire que le môme qui joue Lucien pendant l'occupation n'est pas très crédible.
Petit à petit, j'ai eu très envie de fumer et je me suis prise au jeu. Pas une seconde d'image sans volutes de cigarettes. Rien que pour ce parti pris résolument subversif, je ne decendrai pas ce film !Autre parti pris que je ne peux qu'applaudir : les corps des femmes ne sont pas retouchés au montage et elles sont belles quand même. Là aussi c'est réussi. L'histoire nous parle tous et la BO est super. J'ai ri en voyant France Gall. Elmonsino est super mais les autres acteurs en font un peu trop (d'où l'appelation de conte ?).
Dans le dernier quart d'heure, on assiste à la déchéance d'un homme (Gainsbar) : tous les facteurs ont été suggerés : maladie psychique (depression, dédoublement de personnalité), choix marketing très rémunérateur, action politique contre l'ordre établi et anarchisme. Aucune de ces pistes n'a été réellement approfondie. Et c'est dommage. Mais c'est peut-être encore trop tôt puisque les femmes et enfants de Gainsbourg sont encore en vie et même parfois sur le devant de l'affiche.
Pour conclure, si on peut découper ce film en 3 parties (Lucien ou l'enfance, Gainsbourg ou la construction, Gainsbar ou la déconstruction), je n'ai réellement aimé que la partie centrale : la première manque de crédibilité et la troisième est un peu superficielle. Mais rassurez-vous, c'est loin d'être un navet, et on ne passe pas un trop mauvais moment !
Ma note : 3,5 /5