"Fais péter les basses, Bruno !", de Baru
C'est pas nouveau, j'aime beaucoup Baru, ses dessins, ses personnages inhabituels (prolos, déclassés, trafiquants à la petite semaine) au vocabulaire et à la syntaxe peu académiques, l'atmosphère populaire de ses scénarios ( Les années Spoutnik , L'Enragé, de Baru, Pauvres Zhéros, de Pierre Pelot et Baru ), leur côté glauque et dur aussi. Mais toujours plein d'humour et d'humanité.Les dessins sont toujours évocateurs et précis, nerveux quand il le faut.
Tout ceci a d'ailleurs évolué au fil du temps, des mutations du capitalisme et des mutations urbaines, du démentèlement des bassins industriels et des houillères (les années Spoutnik) aux drames de l'exploitation humaine des sans papiers (Fais péter les basses, Bruno!), en passant par les "cités" (l'Enragé), le chômage, la misère culturelle (Pauvres Zhéros) et la tentation de l'argent facile (l'Enragé et Fais péter les basses).
Mais là j'ai trouvé que cette BD a un truc en plus. Tout ce que je viens d'évoquer, plus un côté série B gangsters et cowboys (qui n'est pas pour me déplaire) comme en témoigne le quatrième de couv ci-dessous : mines patibulaires ou air faussement innocent, regards plus ou moins vifs, manque de naturel sur la photo ....
Un peu comme dans The Big Lebowski, Snatch ou Réservoir Dog, il y a des quiproquos et des concours de circonstances, peu de maitrise de la situation, des petites embrouilles et quelques dégats matériels. Des tontons flingueurs du dimanche rencontrent des petites frappes, un sans pap et des anciens combattants, la banque c'est un transport de fond, ... Je ne vous en dit pas plus, si ce n'est que le plus malin n'est pas forcément celui qu'on croit !
Ma note : 19/20