Ciné en vrac, mieux vaut tard que jamais
Peu présente ici ces derniers temps, j'ai quand même été voir quelques films au ciné. En voici les commentaires et les notes, pour participer au palmarès interblogs. Et pour parler de films qui m'ont touchée.
Avant l'Aube, de Raphaël Jacoulot
Un très bon thriller psychologique autour de personnages aux motivations complexes et socialement inavouables. Le fait que ça se passe dans les Hautes-Pyrénées ne gâchait rien, même si je comprendrais, au vu de ce paysage encaissé et inhospitalier, que personne ne veuille aller passer ses vacances là-bas en hiver.
Encore une fois Jean-Pierre Bacri excelle dans un rôle de quinqua aux responsabilités qui le dépassent et Sylvie Testud, délicieusement décalée, est géniale. Le jeune acteur est également très prometteur.
Ma note : 4/5
La Nostra Vita, de Damiele Luchetti
Encore un film italien très réussi, en finesse, justesse et humanité. C'est l'histoire de la perte d'un être cher et des difficultés à surmonter sa peine et ses responsabilités, dans un contexte de pertes de repères sociaux. C'est aussi l'histoire d'une famille qui se serre les coudes dans l'adversité et d'une page qui se tourne. Très émouvant.
Ma note : 4,25 /5
Detective Dee : le mystère de la flamme fantôme, de Tsui Hark
C'est un peu par hasard, et grâce à la très bonne critique de Télérama, que nous sommes allés voir ce film au Mega CGR de Bruay-Labuissières (si, si). Les paysages et les références historiques sont dépaysants, tout comme le système de valeurs et la manière de penser des personnages. Et en plus, je suis certaine que le scénario a été "occidentalisé". Cela montre qu'il nous reste beaucoup de travail et d'efforts à fournir pour sortir de nos paradigmes européano-centré et comprendre nos partenaires chinois.
Qualités ésthétiques, mise en scène et le charme fou d'Andy Lau participent à cette réussite !
Ma note : 3,75/5
Revenge, de Susan Bier
C'est le Pyrénées d'Or du premier festival international du film de Pau qui s'est tenu au Méliès en novembre dernier. Accessoirement, le film a également été nommé aux oscars et a obtenu un golden globe. Récompenses méritées tant les thémes abordés sont nombreux et complexes, témoins d'une diffusion croissante des repères et de la difficulté à adopter des positions et modes de vie humanistes en toute circonstances, notamment quand on n'a pas trop le choix ou qu'on est malheureux (les situations où on voit qui sont les gens en général).
Les acteurs, biens que nordistes (= plutôt calmes et peu démonstratifs de leurs émotions par rapports aux excès latins qui me caractérisent), sont justes et parviennent à faire ressentir complexité et débats intérieurs au spectateurs. Entre un milieu classe moyenne supérieur danois et un camp de réfugiés quelque part en afrique noire, les situations ne se ressemblent pas mais les dilemmes de l'être humain face à des situations de tension, de violence sont aussi difficiles.
Un film qui pousse à la réflexion.
Ma note : 4,25/5
Les Mystères de Lisbonne, de Raul Ruiz
J'avais dit une fois que seul Sergio Leone avait le droit de faire des films de plus de 3h. Depuis j'ai vu "Les enfants du Paradis" de Marcel Carné (3h25) et "Les Mystères de Lisbonne" (4h26) et j'ai changé d'avis.
Ce film m'a éblouit et je n'ai pas vu le temps passer : entre les univers d'Alexandre Dumas, de Lampedusa et de Carlos Ruiz Zafon, avanture, romantisme, calculs sociaux, vangeance et fantastique, impossible de s'ennuyer. Scénario plein de rebondissements inattendus, de personnages hauts en couleurs, de sentiments et de passions exacerbés dans la bonne société européenne du XIX ème siècle, très bons acteurs et mise en scène esthétique parfaite font de ce film un très grand.
Il faut du temps pour digérer cette foule de péripéties et toutes ces pistes de réflexion. Le film mériterait d'être vu une seconde fois ! En attendant je vais lire le roman dont il est adapté.
Ma note (pour le symbole seulement car le film est sorti en 2010) : 4,75/ 5