Cellule 211
De Daniel Monzon
Espagne / 2010 / 105' / VOSTF
Avec Alberto Amman, Luis Tosar, Manuel Moron, Carlos Bardem, Marta Etura, Luis Zahera, Fernando Soto, Vincente Romero ...
Résumé
Juan est un jeune maton. Par zèle, il visite la prison un jour avant son affectation. Sa bonne volonté ne sera pas récompensée : c'est justement ce jour-là que les prisonniers du quartier de haute sécurité ont choisi pour organiser une mutinerie. Une seule chance de survie s'offre à lui : se faire passer pour un prisonnier nouvellement incarcéré. Huit Goyas dont meilleur film.
Que dire de plus ?
Inauguration du Saint-Louis en VOSTF pour la rentrée (Pau entre dans la modernité : vélib et ciné en VO de centre-ville).
Un prophète m'avait tellement marqué que je tenais à voir ce que je pensais être son homologue espagnol. J'aurais du me douter que ce qui fait un chef d'oeuvre, c'est sont côté inégalé et inégalable (cqfd). Et si j'avais regardé plus de séries de prison, j'aurais su que faute de génie, pour fonctionner dans ce registre, il faut en faire trop.
Je vous rassure, je n'ai pas passé un mauvais moment. Je suis même rentrée dans le film, j'ai stressé, je me suis insurgé, j'ai souris et j'ai éprouvé de la colère. Mais il faut avouer que ce sont des caricatures qui m'ont émues : Malamadre, le dur au si grand coeur incompris; Juan si tentre mais capable de tant de dureté (surtout pour tenter de protéger sa belle, c'est lui l'homme viril); Elena si belle et si fraiche pour qui tout bascule en quelques heures alors qu'elle était affaiblie par sa grossesse; l'administration pénitenciaire et les cols blancs du ministère si prompts à ouvrir des parapluies plus grand que leurs maisons; Utrilla le maton, si animal et intrinsèquement méchant; les accolytes de Malamadre, si obéissants avec leur maître; les colombiens, si visiblement traitres et trafiquants ... Vous l'aurez compris les personnages sont des clichés du genre, des clichés qui fonctionnent.
Le film est globalement bien ficelé et fait apparaitre, outre les relation humaines viriles entre détenus (rapports de force, de domination mais aussi de confiance et d'amitié), deux questions fondamentales : les enjeux de la raison d'Etat au détriment de la vie humaine et l'inhumanité des conditions de détention. Si ces enjeux sont vus et revus au cinéma, à la télé et dans les romans policiers, ce n'est jamais une mauvaise chose que de les rappeler. Le scénario, bien que cousu de fils blancs y parivent sans trop de lourdeurs (si ce n'est les scènes mièvres entre Juan et Elena qui me semblent de trop, on n'avait pas besoin de ça pour comprendre l'attachement de Juan à sa femme et son changement de camp).
Le scénario montre bien comment une succession d'erreurs humaines en amont et en aval de la crise ont conduit au pire, pourquoi le système des quartiers d'isolement est inhumain et la faiblesse de l'être humain. Les détenus nous semblent sympathiques tant leurs conditions de vie sont lamentables. Les acteurs incarnent bien leurs personnages too much et la mise en scène est solide.
Pas un chef d'oeuvre, mais pas un navet non plus. Un bon film d'action pour un lundi soir.
Ma note : 3,5 / 5