Britten et Associé
De Hannah Berry (Scénario, dessin, couleur)
Mai 2009
Casterman
Séléction officielle prix du public FNAC-SNCF Angoulême 2010
Présentation de l'éditeur
Fernández Britten, surnommé " Le Bourreau des coeurs ", est enquêteur privé. Lassé de semer le malheur en brisant les couples qui font appel à lui, il a décidé de ne plus s'occuper que d'affaires criminelles...
C'est justement un cadavre qui le tire de sa torpeur, puisque sa cliente, Charlotte Maughton, lui annonce que son fiancé s'est donné la mort... selon les conclusions de la police. Mais la jeune femme ne peut y croire. Heureux en ménage, son ami avait également une place de rêve au sein de la maison d'édition de son beau-père.
Aidé de Stewart Brülightly, son improbable associé, Britten devra remuer beaucoup de boue - et payer de sa personne - avant de découvrir la vérité. Mais qui mieux que lui sait à quel point dévoiler la vérité peut causer des dommages irréparables...
Britten et associé est le premier album d'Hannah Berry et c'est un vrai bijou. Descendant direct des romans policiers anglais, il mêle une ambiance au style Cluedo à une intrigue digne d'Agatha Christie. Mais sans jamais se départir d'une pincée de nonsense, so british...
Que dire de plus ?
Cet ouvrage m'a accroché l'oeil sur le présentoir du rayon BD de la médiathèque. Même si je l'ai trouvé "sombre" de prime abord, j'ai bien fait de me laisser tenter.
L'histoire est complexe, tellement complexe que j'ai du me faire un flash back pour être sûre d'avoir bien tout compris à la fin. Il est essentiel d'être très attentif tout au long de la lecture ! L'auteur parvient à cerner le personnage en quelques dessins, sans trop en dévoiler afin de ne pas gacher le suspense. Ils sont tous (ou la plupart) doté d'un humour "anglais" pince sans rire et d'à propos (voir la définition de l'humour dit anglais ici : Le cinéma anglais, de l'après-guerre au Free Cinema (1945-1968) / Noblesse Oblige (1949) ). La voix off est hilarante, je n'en dit pas plus mais l'improbable associé de Fernandez Britten est pour beaucoup dans l'ambiance un peu absurde.
Cette absurdité est renforcée par un dessin et des couleurs des plus déprimantes. Une grisaille permanente, on dirait qu'il fait toujours mauvais (non ça ne se déroule pas dans le Béarn au printemps), et impossible, tout au long de la lecture, de se départir d'un sentiment d'à quoi bon ?. C'est fait exprès, ne vous inquiétez pas ! C'est une BD roborative, humaine, fine ... qui ne sert à rien, puisqu'à la fin rien ne change. Ne serait-ce que pour ça, il faut lire cette BD !