Aya de Yopougon
Scénario : Marguerite Abouet
Dessin et couleurs : Clément Oubrerie
Gallimard, collection Bayou
L'auteur du scénario a dit
Dans les années 1970, la vie était douce en Côte d'Ivoire. Il y avait du travail, les hôpitaux étaient équipés et l'école était obligatoire. J'ai eu la chance de connaître cette époque insouciante, où les jeunes n'avaient pas à choisir leur camp trop vite, et ne se préoccupaient que de la vie courante : les études, les parents, les amours... Et c'est cela que je veux raconter dans Aya, une Afrique sans les clichés de la guerre et de la famine, cette Afrique qui subsiste malgré tout car, comme on dit chez nous, "la vie continue"...
Volume 1
Octobre 2005
Premier prix du festival d'Angoulême en 2006

Volume 2
Septembre 2006

Volume 3
Octobre 2007

Volume 4
Novembre 2008

A lire : Volume 5, novembre 2009
La FNAC a dit
Ceux qui aiment décaler avec de jolies gazelles en admirant leur tassaba devraient lire séance tenante « Aya de Yopougon » ! Pardon, recommençons : les lecteurs qui aiment danser avec de jolies filles en admirant leurs fesses devraient se précipiter sur « Aya de Yopougon »…
Récompensé – à juste titre - au festival d’Angoulême par le Prix du meilleur premier album, « Aya de Yopougon » raconte la vie quotidienne de trois jeunes filles d’un quartier populaire d’Abidjan, en Côte d’Ivoire. Il y a Aya, toujours sérieuse, en tout cas plus que ses deux copines Adjoua et Bintou : ces deux-là ne pensent qu’à gazer dans les maquis avec des galériens – si vous préférez, elles adorent aller danser dans les restaurants bon marché et en plein air avec de jeunes gens qui ont du temps à perdre…
La scénariste, Marguerite Abouet, connaît bien le sujet : née à Abidjan en 1971, elle s’est remémoré ses souvenirs de petite fille grandie en Côte d’Ivoire avant de venir vivre à Paris à l’âge de onze ans. « Aya de Yopougon » est sa première bande dessinée mais pas sa première histoire : elle a déjà écrit plusieurs romans qu’elle ne s’est pas encore décidée à faire lire à un éditeur…
Quant au dessinateur, Clément Oubrerie, il compte à son actif une bonne quarantaine de livres pour la jeunesse, dessinés après avoir exercé trente-six métiers (ou à peu près) et s’être retrouvé dans un pénitencier du Nouveau-Mexique parce qu’il n’avait pas de papiers d’identité sur lui… Son dessin enlevé et vivant colle à merveille à ce récit publié dans la collection Bayou dirigée par Joann Sfar, autre adepte d’un trait en liberté.
« Aya de Yopougon » donne à voir une autre Afrique, loin de ces images de guerres, de misère, de sida et de génocides auxquelles les médias ont parfois trop tendance à réduire ce continent. Elle montre la vie quotidienne, la drague entre copines, les ruses pour échapper à la vigilance parfois pesante d’un père : quand celui-ci vient dans la chambre de ses enfants pour compter les pieds qui dépassent des couvertures afin de s’assurer qu’ils sont tous là, il suffit de demander à une bonne copine de se glisser sous les draps pendant qu’on sort gazer dans les maquis… Mais attention à ne pas se faire enceinter, les filles ! En prime, les auteurs nous offrent un délicieux « bonus ivoirien » : l’indispensable lexique, les conseils pour bien rouler du tassaba ou encore la recette du Gnamankoudji, jus de gingembre aux vertus aphrodisiaques bien connues… Bon voyage à Yopougon, dêh !
Que dire de plus ?
J'avais lu les trois premiers volumes il y a quelques années et comme j'ai eu récement l'occasion de lire le 4°, je me suis décidée à en faire un commentaire ici.
C'est vraiment une super série de BD. Les dessins sont colorés et agréables et on suit toute une série de personnages qui évoluent dans ce quartier d'Abidjan : Aya, ses copines, leurs familles, la famille du patron du père d'Aya, la maitresse de ce dernier, les potes du quartier ... Ces personnages se rendent parfois "au village" et même en France où ils sont souvent déçus.
Comme ça a été dit, il s'agit d'une Afrique idéalisée, loin des drames de la famine, du SIDA et de la guerre civile. Mais c'est aussi le témoignage d'une culture et d'une langue qui vivent et évoluent. Et ça fait du bien de rêver un peu !
Donc même si la collection qui publie la série est dirigée par Johann Sfar, qui m'agace, comme je l'ai évoqué il y a quelques jours ( Gainsbourg (vie héroïque) ), c'est une très bonne lecture, destinée aussi bien aux enfants qu'aux adultes. Et je vais essayer de me procurer rapidement le 5° volume !