Angoisses et états d'âme de Cellulite

Publié le par La fée Paradis

Cellulite

 

De Claire Bretécher

1972-1974

Hors série Télérama, Dargaud, juin 2010

 

 

Télérama a dit

 

 

Au cours des dernières années, la bande dessinée a trouvé dans Télérama la reconnaissance qui lui est dûe, justifiée par la diversité des thèmes et des styles, et une créativité foisonnante, largement renouvelée.

C'est dans cet esprit que Télérama propose une première série de 6 titres : six albums-phare prépubliés dans le journal "Pilote" dès les années 60.

Ce coffret "Pilote" est l'occasion de revisiter - voire de découvrir - l'oeuvre d'auteurs devenus de grands classiques : Gotlib (La Rubrique-à-brac), Bretécher (Cellulite), Giraud et Charlier (Blueberry), Greg (Achille Talon), Mézières et Christin (Valérian), Morris et Goscinny (Lucky Luke). Ce qui les relie : l'humour, d'abord, de toutes les couleurs, à tous les degrés, et parfois détourné pour des effets très singuliers.

Tous ont en commun de s'être libérés des carcans et des codes. Ils brillent par leur éclectisme et une vision toute personnelle de la littérature dessinée. Le neuvième art, tout simplement.
Au cours des dernières années, la bande dessinée a trouvé dans Télérama la reconnaissance qui lui est dûe, justifiée par la diversité des thèmes et des styles, et une créativité foisonnante, largement renouvelée.

Que dire de plus ?

 

 

Même si l'été tarde à pointer son nez, le prénom de ce personnage ne peut que raisonner dans mon esprit comme une forme d'angoisse et d'état d'âme ... Titre intemporel et bien choisi, donc. C'est la réunion de deux albums parus dans les années 70 : Les Etats dâme de Cellulite (1972) les Angoisses de Cellulite (1974) et c'est le deuxième hors-série BD de l'été de Télérama, j'ai voulu voir ce que c'était.

 

Cellulite est une princesse féodale mais c'est avant tout une femme (presque) comme les autres : elle rêve de rencontrer le prince charmant et de se sentir utlie. Seulement elle n'est pas gâtée par la nature et les prétendants n'affluent pas en masse, d'autant qu'elle s'y prend comme un manche. Elle a ensuite failli inventer la sécu, mais les cotisations des adhérents forcés se sont diluées dans le gouffre de ses finances et de celles de son père, si bien que le projet est mort-né.

 

Cellulite c'est l'ancêtre lointain d'Agripine née quelques années plus tard du crayon de Claire Brétecher : cynique, pataude, complexe et complexée, féministe et à la recherche du conte de fée, pleine de bonnes intentions altruistes mais très consumériste ...  C'est un peu la future femme des années 80 dans laquelle la femme des années 2000 se reconnait aussi un peu. Même si on a intégré de nouvelles problématiques (écologie et environnement, raréfaction des matières premières, crise économique systémique, SIDA, mondialisation néolibérale, paradis fiscaux, précarité, fin des 30 glorieuses ...), les comportements restent les même.

 

Et c'est aussi le cas pour le père de Cellulite, le roi, image paternaliste bienveillante mais complètement à côté de la plaque pour comprendre sa fille, image de la France giscardienne qui allait bientôt légaliser l'IVG mais qui se sentait dépassée par les évènements et ne voulait pas perdre des plumes dans la bataille (contraception, travail et indépendance économique des femmes, divorce par consentement mutuel, ...).

 

Agripine reprendra le thème de la féminité dans le contexte contemporain des années 1990 et 2000. Je n'ai pas lu Les Frustrés mais Cellulite me donne envie de le faire.

 

 

Ma note :  16,5 /20

Publié dans BD

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M
<br /> <br /> J'avais oublié Cellulite ! Je te conseille Les frustrés, en effet.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
L
<br /> <br /> Il est grand temps en effet! Je vais voir s'ils sont à la médiathèque ces jours-ci.<br /> <br /> <br /> <br />