Looking for Eric

Réalisé par Ken Loach
Avec Steve Evets, Eric Cantona, Stéphanie Bishop...
GB, 2008
Le Mélies a dit :
Cantona vu par Ken Loach, ou comment mêler football, critique sociale et cinéma... Une drôle de collaboration entre les deux hommes.
A Manchester, un postier fan de football traverse une mauvaise passe. Ses deux beaux-fils excellent dans divers trafics, sa fille lui reproche de ne pas être à la hauteur et sa vie sentimentale est un désert. Il s'adresse alors à son idole, qui le poussera à aller de l'avant en lui faisant profiter de ses "précieux" conseils philosophiques : "I'm not a man. I'm Eric Cantona". Même si le film reprend des thèmes chers à Ken Loach (la "working class"), Looking for Eric, est une vraie comédie.
Celui qu'on surnomme The King, en terres footballistiques anglaises, est l'instigateur et le co-producteur du film. Le sportif s'est déjà essayé au cinéma mais Ken Loach lui offre cette fois un rôle d'une autre envergure.
Que dire de plus ?
Difficile de ne pas sortir de la salle tout ému avec un smile incompressible ! Un film idéal pour faire oublier les élections européenne...
Déjà ça donne la chaire de poule de voir les buts d'un Cantona acclam par des milliers de supporters et même si je n'y connais pas grand chose, j'ai bien vu qu'il s'agissait de très beaux buts ! J'avais un peu eu la même impression devant Maradona de Kusturica il y a quelques mois. On voit bien dans ces films que le foot est un vrai phénomène social. Les gens en ont besoin pour se défouler et ressentir des émotions. C'est bien et triste à la fois ...
En ces temps de démentèlement des services publics, les postiers sont à la mode. Eric, le héros st postier, comme Dany Boon il y a quelques temps. Image d'épinal d'un monde passé de CDI et de camaraderie au travail ? En tout cas dans les deux cas, ce sont les collègues et amis postiers qui aident à sortir d'une mauvaise passe ...
Pour une fois, la fin est heureuse. ça n'a pas toujours été le cas dans les film de Ken Loach, je garde des souvenirs assez durs de Sweet Sixteen, It's au free world ou Bread and Roses. Mais la fin ne cache pas un tableau assez triste de la jeunesse, de son peu d'espoirs, de son addiction à la télévision et aux jeux vidéos. Et les adultes sembent dépassés dans un monde dont ils ne comprennent plus les règles.
Film de camaraderie, d'engagement collectif dans le foot et la famille pour tenter de sauver ce qui peut l'être, mais aussi un film plein d'humour, en grande partie grace au King et à ces proverbes à la noix en franglais avec accent du sud-est. Il y a une surprise si vous ne quittez pas la salle avant le générique final !