Eden à l'ouest

Publié le par La fée Paradis

Le Méliès a dit :

Un bateau d’immigrés arraisonné en mer Méditerranée. Elias (Riccardo Scamarcio apparu dans Romanzo Criminale) parvient à s’enfuir à la nage. Il commence alors une odyssée moderne qui, après bien des péripéties (notamment marquées par un passage au paradis et un séjour en enfer), le mènera à Paris, ville d’attraits et d’espoirs. Traitant non sans humour de l’immigration, Eden à l’ouest conte une odyssée moderne faite de hasards, de tempêtes, d’épreuves et de rencontres. Cette errance odysséenne, semblable à une quête d’un ailleurs meilleur, est l’histoire de ceux qui, selon Costa Gavras, “Traversent la terre, bravent les océans et les uniformes à la recherche d’un toit.”

Après Le couperet sorti en 2005, Costa Gavras revient à la réalisation avec Eden à l’ouest, une fable humaniste empruntant un ton délibérément optimiste.

Que dire de plus ?

Si le ton est délibérément humoristique et que les images n'ont rien de triste et d'oppréssant, ce film n'est est pas moins très dur. On ne sait pas trop de quel pays vient Elias, et l'enjeu n'est pas là d'ailleurs. Ce qu'on sait c'est qu'il est prêt à tout pour venir en France et qu'il a bossé pendant un an pour en apprendre la lanque. Il n'a rien et donc rien à perdre, mais il est plein d'espoir. C'est ce qu'on peut appeler un mec bien : bon, honnête, serviable, marrant....

Et c'est d'autant plus dur de nous voir vivre, les européens de l'ouest, à travers son regard et son expérience. Si nous sommes capables de petites bontés ponctuelles, on est vraiment trop englués dans nos considérations à la con et dans notre peur des problèmes et embêtements pour se préoccuper de quelqu'un d'autre, à fortiori si ce quelqu'un n'est vraiment pas comme nous.

Au fil des rencontres que fait Elias, nous en apprenont aussi un peu plus sur nous même. Et ce n'est pas toujours très glorieux. Nous sommes tous ce directeur de club med un peu lubrique, pas méchant mais qui a peur de faire du tort à son affaire; cette allemande qui se sent seule mais qui considère que sa vie est trop compliquée pour la partager avec quelqu'un d'autre; ces routiers qui partagent un bout de chemin mais ne se mouillent pas trop non plus;  ces travailleurs trop attachés à leurs avantages sociaux et à leur sécurité sociale pour se préoccuper du sort des sans-papiers qu'ils cotoient tous les jours; ce magicien égocentrique du Lido ... Bref tous ces gens préoccupés par leur sécurité matérielle et la peur de la marginalité qui croisent et même parfois apprécient Elias mais qui le laissent livré à lui-même dans un monde qu'il ne comprend pas, sans espoir à mon sens ...

Allez voir ce film, ne serait-ce que pour se poser la question de ce à quoi on s'accroche, même ponctuellement car the show must go on !

Publié dans Ciné

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G
Pas très en forme, mais prête à tout pour me changer les idées, je suis allée, moi aussi, voir ce film au Méliès sans trop savoir à quoi m'attendre... Entre rires et larmes... Satire légère de notre temps... Mieux vaut rire ou pleurer? Se terrer comme un rat pour oublier, ou partir au combat??? Non, rentrer se coucher car il est tard... Demain on bosse...
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